The research team of LAIOS (IIAC), SOGIP and EHESS have organised a conference/debate with Tania Murray Li, Professor, St. George Campus and Canada Research Chair in the Political-Economy and Culture of Asia-Pacific
« Indigènes/autochtones — Paysans/Agriculteurs
Jeux identitaires — enjeux de propriété ».
Discussants : Birgit Müller and Irène Bellier. The conference will be held in english and the debate in French, 8th novembre 2011 : 11h-13h, room J-P. Vernant, 190 Avenue de France, 75013 Paris. Noyau B, 8th floor.
Presentation (French) :
« Lors de cette conférence, Tania Li établit un lien entre les régimes de propriété foncière collectifs et inaliénables actuellement associés aux revendications et parfois aux pratiques des peuples autochtones et les efforts de gouvernance coloniale et post-coloniale pour empêcher la dépossession de petits paysans par la vente de leur terre et l’endettement. La propriété collective des terres est parfois imposée par des groupes locaux sur leurs propres membres pour défendre leurs moyens de subsistance, une idée de la communauté ou encore un mode d’organisation. Plus souvent, cependant, elle a été imposée de l’extérieur, d’abord par les administrateurs paternalistes de la période coloniale et aujourd’hui par des experts et les avocats qui assument la responsabilité pour décider qui devrait et qui ne devrait pas être exposé aux risques et opportunités du marché. Vus par leurs protagonistes, cependant, les efforts pour institutionnaliser la propriété collective de la terre ne sont pas des impositions du tout. Ils confirmeraient des formations culturellement distinctes et présentes parmi « les populations tribales » ou « indigènes ». Pourtant les populations rurales ne se conforment pas forcément aux suppositions inhérentes aux arrangements conçus pour leur protection. Ces arrangements traversent des frontières sociales et spatiales. Certains demandent la reconnaissance des droits individualisés sur la terre et répondent aux opportunités de commercialisation. D’autres sont incapables d’échapper aux relations d’exaction que les images d’une altérité culturelle et d’une collectivité harmonieuse oublient trop souvent. Entre-temps, les processus de dépossession continuent d’être méconnus ou non observés, ce qui met en question le rôle de l’anthropologie sur ce genre de terrains. Un texte de Tania Li en appui de la conférence sera accessible sur le site du LAIOS : http://www.iiac.cnrs.fr/laios. Tania Murray Li, professeure et titulaire de la chaire canadienne de la recherche au département d’anthropologie de l’université de Toronto, a notamment écrit sur l’émergence du mouvement des peuples autochtones de l’Indonésie, la réforme agraire, la formation des classes en milieu rural, les luttes autour des forêts et de la conservation, la gestion des ressources communautaires et le déplacement forcé des populations. Elle a récemment publié The Will to Improve : Governmentality, Development, and the Practice of Politics (Duke University Press, 2007) et en 2011 Powers of Exclusion : Land Dilemmas in Southeast Asia. avec D. Hall et P. Hirsch. National University of Singapore Press/University ».
Source : Site du Laios