Martin Préaud est l’auteur d’un chapitre de l’ouvrage collectif The Challenge of Indigenous Peoples : Spectacle or Politics ?, co-dirigé par Barbara Glowczewski et Rosita Henry.
Dans le contexte préoccupant de l’accroissement des violences et de la montée des fondamentalismes, ce livre explore des pratiques créatives actuelles des premiers Australiens et d’autres peuples autochtones d’Océanie, d’Asie ou de Sibérie, qui transposent sur la scène de l’art et du politique leurs territoires existentiels. La démarche des auteurs - comme celle des acteurs de ces cultures et sociétés - relève d’un défi anthropologique : penser et comprendre les nouvelles relations entre globalisation et politiques locales ancrées dans des lieux de traditions indigènes. Les auteurs de cet ouvrage, dont de nombreux jeunes ethnologues travaillant sur le terrain, explorent l’art et différents contextes performatifs dans lesquels les peuples indigènes cherchent de manière stratégique et productive à légitimer leur existence singulière en créant des réseaux de relations et d’engagement avec d’autres peuples. Si de telles performances célèbrent avant tout l’indigénité, celle-ci rejette l’identité comme essence fixe et exclusive. En définitive, cet ouvrage nous montre comment les peuples autochtones mettent en œuvre des stratégies politiques pour faire circuler leurs cultures. Un essai essentiel pour comprendre l’émergence de nouvelles formes d’expressions identitaires singulières et collectives (Présentation de l’éditeur, édition française, Editions Aux Lieux d’Etre, 2007).
Wayne Jowandi Barker ; Jessica De Largy Healy ; Barbara Glowczewski ; Rosita Henry ; Wolfgang Kempf ; Jari Kupiainen ; Stéphane Lacam-Gitareu ; Géraldine Le Roux ; Arnaud Morvan ; Martin Préaud ; Dominique Samson Normand de Chambourg ; Alexandre Soucaille ; Anke Tonnaer
Barbara Glowczewski et Rosita Henry (Dirs), 2011, The Challenge of Indigenous Peoples : Spectacle or Politics ? Oxford, The Bardwell Press.
A propos du chapitre 5 intitulé “Two Intercultural Stagings with the Yolngu and the Kija : the representation of relations” par Martin Préaud.
Cet article décrit deux pièces de théâtre issues de l’Australie autochtone : Trepang et Marnem Marnem Dililib Benuwarrenji (Fire Fire Burning Bright) qui furent développées, au cours des les années 1990, en collaboration entre le metteur en scène Andrish Saint-Clare et des hommes de loi Yolngu et Kija respectivement. La première pièce s’intéresse aux relations commerciales et culturelles entre les Yolngu du nord-est de la terre d’Arnhem et les pêcheurs Macassans de l’île des Célèbes (Indonésie), tandis que la seconde rappelle un massacre commis sur une station d ‘élevage de la région du Kimberley dans les années 1920. L’article décrit le processus créatif ainsi que les représentations des deux pièces. L’objet de l’article est d’interroger le processus interculturel et dialogique de ces créations et de proposer un cadre anthropologique d’analyse de telles performances. L’argument principal consiste à rapprocher théâtre et anthropologie, deux disciplines dont les moyens diffèrent mais qui partagent d’importantes caractéristiques, en particulier le fait de vouloir représenter des situations sociales et, par là même, d’agir sur elles.
Martin Préaud, 2011, “Two Intercultural Stagings with the Yolngu and the Kija : the representation of relations”, chapter 5, in Barbara Glowczewski and Rosita Henry (Dirs), The Challenge of Indigenous Peoples : Spectacle or Politics ? Oxford, The Bardwell Press, pp. 83-100.