Le projet SOGIP (acronyme anglais pour « Echelles de gouvernance, les Nations-Unies, les Etats et les peuples Autochtones : l’autodétermination au temps de la globalisation ») est un projet de recherche comparative, global et multiscalaire sur les dimensions sociales, culturelles et politiques de la gouvernance et des droits des peuples autochtones. Sous la direction de Irène Bellier, Directrice de recherche au CNRS, principal investigator est mis en place un dispositif de recherche pour appréhender les relations complexes entre le global et le local.
Le projet SOGIP vise à analyser les discours, les politiques, les pratiques et les représentations d’acteurs de puissance inégale dans plusieurs régions du monde. L’adoption de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones par l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre 2007 (et avec le soutien de l’UE), ouvre en effet un nouvel horizon de réflexion sur les différentes modalités possibles d’exercice du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Alors que les mécanismes de la reconnaissance (constitutionnelle, juridique et politique) des peuples autochtones sont marqués par le cadre national des Etats qui les englobent, leur appel à la communauté internationale, dans la seconde moitié du 20ème siècle, et les formes actuelles de leur mobilisation transnationale, ont conduit à une phase de prise de conscience globale. Un changement de paradigme est ainsi observé avec l’adoption de cette Déclaration qui possède une haute valeur morale et symbolique, génère une série d’expectatives, et est susceptible d’induire nombre de changements qu’il convient d’étudier sérieusement. Aucune recherche comparative n’existe à ce jour sur les conditions de possibilité de la mise en oeuvre de la Déclaration des droits des peuples autochtones, très peu de littérature a été produite sur ses possibles impacts. L’objectif de SOGIP est de produire des résultats en ce sens avant la fin de la deuxième décennie des populations autochtones (2005-2015).
L’approche comparative ainsi que la volonté d’associer à la recherche des partenaires autochtones et certains secteurs des organisations internationales vise à se dégager des dichotomies simplistes qui pèsent sur la manière de penser les questions autochtones, à mettre en relation les différentes scènes de débat de ces problématiques dans les mondes anglophones, hispanophones et francophones, pour revisiter les théories post-coloniales et penser la modernisation du discours occidental.
L’équipe SOGIP étudie en simultané les changements que les normes internationales induisent via le développement de leurs programmes d’action et les réponses des Etats et des peuples autochtones (organisations, communautés locales) que ces projets suscitent.
La recherche porte sur quelques domaines de confrontation entre perspectives autochtones et politiques publiques tels que :
Les études portent sur les mondes anglophones, hispanophones et francophones et seront réalisées dans le Sud de l’Afrique – Botswana, Namibie – en Amérique du Sud – Bolivie, Chili, Argentine, Mexique, Guyane française – en Asie - Inde – et en Océanie - Nouvelle-Calédonie, Australie. Le champ d’études couvrira également les organisations internationales : Nations-Unies et ses agences spécialisées ainsi que les Organisations non gouvernementales (ONG).
European Research Council / Project 249236 – SOGIP
The research leading to these results has received funding from the European Research Council under the European Community’s Seventh Framework Programme (FP7/2007-2013 Grant Agreement n° 249236)