Les représentants des peuples autochtones sont les premiers membres de la société civile à avoir directement participé à l’élaboration, puis à la négociation de l’instrument juridique qui les reconnaît comme sujets du droit international. Ce statut est signifié par l’article 3 de la Déclaration : Les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.
Alors qu’ils sont marginalisés par les Etats qui les englobent, l’Organisation des Nations unies leur a ouvert un espace pour instruire les « questions autochtones » et proposer des normes qui, sans limiter les droits individuels, complètent le domaine des droits de l’homme par la reconnaissance de droits collectifs.
Au cours des 40 dernières années, le mouvement autochtone mondial s’est structuré pour assumer les enjeux d’un dialogue avec la communauté internationale. Celui-ci met en relation des représentants des quelques 370 millions de personnes autochtones, appartenant à près de 5000 langues et cultures distinctes, avec les représentants des É tats qui les englobent.
Intégrés dans la constellation onusienne, les délégations autochtones discutent avec ces autorités qu’ils ne rencontrent guère sur place, et avec les Agences, les Fonds ou les Programmes comme avec les banques ou les institutions intergouvernementales qui financent les projets de développement contre lesquels ils sont bien souvent en lutte.
Cette place unique se résume dans les propos de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan qui déclara en 2002, à l’ouverture de l’Instance permanente : You have a home at the United Nations…