L’OHM Oyapock, créé par le CNRS en 2008, a pour projet le suivi de long-terme des relations Hommes-milieux dans la vallée de l’Oyapock, fleuve frontalier de la Guyane et du Brésil.
Sa mise en place est liée à la construction du pont qui relie les rives française et brésilienne du fleuve entre les communes de Saint-Georges de l’Oyapock, côté français, et Oiapoque, coté brésilien. Sa vocation est comprendre les paramètres qui influe sur la population humaine et l’environnement en lien avec cet événement majeur, et d’aider ainsi à la prise de décision et l’action publique.
Directeur scientifique : M. Hervé Thery
Ingénieur de recherche : M. Damien Davy
Aux confins de la Guyane française et du Brésil, la zone observée concerne les régions riveraines du fleuve Oyapock, sur lequel se fonde la frontière entre les deux pays. Entièrement situé en domaine forestier tropical, cet espace concerne les communes de Ouanary, Saint-Georges de l’Oyapock et Camopi, côté français, et la vaste commune d’Oiapoque, côté brésilien. Pour près de la moitié, cette zone est le domaine d’importantes aires protégées françaises et brésiliennes (Parc Naturel Régional de Guyane, Parc National Amazonien de Guyane, Parque Cabo Orange et Parque Nacional Montanhas do Tumucumaque). Très peu peuplé, ce territoire est en cours désenclavement avec l’ouverture très récente de deux routes parvenant jusqu’au fleuve et devant le franchir par un pont encore en construction au début de l’année 2011.
La construction du pont, entre les communes de Saint-Georges de l’Oyapock et Oiapoque, constitue un évènement modificateur d’importance pour la zone. L’apparition de cette infrastructure ne signifiera pas nécessairement un rapprochement des populations voisines, habituées à utiliser le fleuve pour échanger et se rencontrer, mais pourrait fort bien renforcer cet espace comme une zone de passage entre le Brésil et la Guyane, avec de nombreuses implications en termes de brassage des populations, de pression sur les terres et la forêt, d’impacts sur le fleuve, etc. L’objet de l’OHM est de suivre et de comprendre les paramètres qui vont influer sur la population humaine et l’environnement en lien avec cet évènement majeur.
Source : http://www.ohm-inee.cnrs.fr/spip.ph…
Le projet Zones de Droits d’Usage Collectifs et concessions en Guyane française engagé par l’OHM–Oyapock se propose de réaliser un bilan de l’existence des ZDUC et des concessions existantes, vingt-cinq ans après leur création. Il s’agit de dresser un état des lieux et une mise à jour des connaissances sur la situation actuelle des ZDUC, et d’identifier leurs bénéficiaires. Dans son volet anthropologique, le projet vise à décrire précisément les usages et pratiques des bénéficiaires des ZDUC au regard de l’organisation sociale des villages amérindiens et noirs-marrons concernés. L’enquête appréciera également le poids des ZDUC dans l’économie de ces populations, au niveau familial ou villageois, comme un facteur favorisant le maintien de pratiques agricoles et extractives, et contribuant à une autonomie alimentaire non négligeable dans une économie d’autoconsommation, en marge des revenus du salariat ou des transferts sociaux. Le troisième volet est juridique et éclairera les rapports entre ces populations et les institutions en position de dire le droit, et pour faire évoluer ces rapports.
SOGIP participe à cette enquête dans le contexte particulier des villages et communes du « littoral ». Les ZDUC existantes représentent en effet des situations diverses, à l’intérieur d’un même dispositif juridique et d’une même représentation administrative globale, entre le littoral et les espaces de l’intérieur. Sur le littoral, la question des ZDUC est sans doute moins liée à l’activité agricole ou aux pratiques de cueillette et de chasse que sur les fleuves et à l’intérieur. Les ZDUC deviennent de plus en plus des enjeux en arrière-plan des efforts d’affirmation identitaire et pour une reconnaissance des collectifs autochtones, dans lesquelles la référence abstraite à une « terre » représente un point d’ancrage sans doute plus fort que son intérêt proprement économique. L’enquête des chercheurs SOGIP se focalisera ainsi sur la dimension identitaire de l’appropriation des ZDUC dans la zone littorale.
• Article en ligne de Françoise Grenand intitulé « Un pont entre la France et le Brésil : l’Observatoire Hommes/Milieux sur le fleuve Oyapock » paru dans rayonnement du CNRS : L’essor du Brésil, N°56, juin 2011, pages 41-47
• Podcast du film “Oyapock, un fleuve en partage” de Marcel Dalaise- CNRS Images, UPS CNRS, Meudon (2010, 52 mins)