L’enregistrement audio de la table ronde « EAUTOCHTONES » : A quels défis sont aujourd’hui confrontées les communautés amérindiennes dans leurs interactions avec les rivières et les océans du continent? est maintenant disponible.
Cet événement a eu lieu le lundi 8 octobre 2012, de 14h à 17h à l’EHESS, amphithéâtre François Furet, 105 Boulevard Raspail, 75006 Paris
Dans le cadre du festival Ciné Alter’Natif 2012 organisé par l’association De la plume à l’écran, une table-ronde intitulée « EAUTOCHTONES » a eu lieu à Paris, le lundi 8 octobre 2012, en partenariat avec le programme SOGIP et le Groupe International de Travail sur les Peuples Autochtones (GITPA). Pour mieux comprendre les défis auxquels sont aujourd’hui confrontées les communautés amérindiennes dans leurs interactions avec les rivières et les océans du continent, des films seront présentés, et le débat sera engagé avec la salle à partir des interventions d’invités amérindiens, d’ universitaires et de représentants associatifs. L’occasion de découvrir comment chercheurs, militants et réalisateurs/producteurs essayent d’agir pour défendre ces sources d’eau et de vie.
TABLE-RONDE « EAUTOCHTONES »
Intervention d’Irène Bellier (CNRS-EHESS- Directrice de SOGIP) et projection du film "Eau, Notre vie, notre espoir".
Intervention de Jean-Pierre Havard, président de Solidarité Guyane, membre du réseau des experts du GITPA pour l’Amérique latine. Projection d’un extrait de "Comment l’or empoisonne la Guyane" de Philippe Lafaix, 10’, 2005 (Canal+).
Intervention de Tracy Rector (Seminole) et Solomon Calvert-Adrea (Seminole-Chocktaw) Lorsque les réserves de l’Etat de Washington (USA) furent créées au XIXème siècle, les tribus fu- rent déplacées et se virent attribuer des petits territoires souvent éloignés de leurs zones de pêche ancestrales. Si les traités précisaient que leurs droits de pêche étaient conservés, ils ne précisaient pas comment les Indiens étaient autorisés à pêcher, ce qui fut – et continue d’être – la source de nombreux conflits… - Projection de Clearwater.
Des méga-barrages hydroélectriques de la Baie James (Québec) au projet du Belo Monte au Brésil, état des lieux des défis et conflits. Projection de "Battle of the Xingu" et de "Let’s move".
FILMS PRÉSENTÉS LORS DE LA TABLE-RONDE « EAUTOCHTONES »
de Promedios/Ciepac (Mexique), 2006, 60’ La privatisation de l’eau se mène, dans le monde entier, sous le contrôle de l’OMC, de la Banque Mondiale, du FMI et du Traité dit de Libre Commerce. Cette privatisation implique également celle des grands barrages et de l’énergie électrique qu’ils génèrent. Industries et gouvernements se sont déjà emparés de plus de 60% des grands fleuves du monde mais ils en veulent toujours plus… Grâce à une prise de conscience croissante de la société, diverses résistances commencent à émerger pour lutter contre l’appropriation de l’eau par quelques-uns. Surtout, des alternatives se font jour afin de garantir que l’accès à l’eau soit un droit humain. Table-ronde n°1
de Longhouse Media, 2012, 2’23 - Ce projet de documentaire expose la relation unique qui lie les Amérindiens à l’eau du Puget Sound (Washington). Embarquons à leurs cotés pendant la pêche aux panopes (grand mollusque marin), lorsqu’ils écoutent les paroles des anciens, voyagent aux cotés des pêcheurs et enquêtent avec leurs jeunes, prenant conscience de la beauté de leur culture mais aussi de l’impact imminent de l’acidification des océans sur l’environnement… Table-ronde n°1
de Philippe Lafaix, Extrait de 10’, 2005 (Canal+). Ce montage de 10mn proposé par J.-P. Havard à partir du reportage de Philippe Lafaix diffusé sur Canal+ en 2005 montre très bien l’orpaillage en Guyane et ses effets dévastateurs sur les populations amérindiennes, empoisonnées par le mercure.
de Willard Napash, 2011, 4’42 - Les conditions de vie au village de Chisasibi (Baie James), près des plus grands barrages et réservoirs de la province… Table-ronde n°1 et 2
de Iara Lee (Brésil), 2011, 11’ - Au Brésil, plus de 10000 Amérindiens vivent au bord du Xingu et dépendent de cet affluent de l’Amazone pour survivre. Fervent défenseur du développement de la région, le gouvernement propose de construire ce qui serait le 3ème plus grand barrage hydraulique au monde, menaçant de détruire la biodiversité du bassin de la rivière Xingu et de déposséder ses habitants de leurs droits à un avenir durable. Ce film, réalisé par une Brésilienne d’origine coréenne, témoigne de la détermination des Amérindiens du Xingu à protéger leur mode de vie.
* Films réalisés par des non-Amérindiens
LE FESTIVAL CINE ALTER’NATIF 2012 : UNE EDITION PLACÉE SOUS LE SIGNE DE L’EAU
L’eau, ressource naturelle essentielle. Spirituelle et mystique. Tourbillon de vie, résidence des ancêtres et des esprits. Lieu de création, d’ébullition et d’inspiration permanentes… Et pourtant, cet élément vital et précieux est souvent pollué, détourné et volé. Alors, souillée et maltraitée, l’eau, pourtant notre meilleure alliée, sait aussi se faire assassine…
Essence-même de la vie pour les peuples autochtones, le droit à l’eau n’est pas suffisamment reconnu et défendu dans les lois et les politiques nationales. Ceci est surtout dû à la vue tota- lement différente des autochtones et des non-autochtones en matière de gestion de l’eau. De plus, la qualité de nombreux réseaux hydrographiques est aujourd’hui dégradée et pour bien des autochtones, cela signifie la détérioration de leur santé et de leurs modes de vie.
A travers une sélection de films entièrement consacrée à l’eau, le Festival Ciné Alter’Natif souhaite célébrer, faire connaître et préserver les relations privilégiées qu’entretiennent les Amérindiens avec cette ressource naturelle essentielle, tout en exposant les différents impacts néfastes de sa surexploitation sur leur vie quotidienne. Les projections s’orienteront autour de quatre axes principaux :
L’eau, simple richesse énergétique ? Amérindiens et barrages
L’eau, bien commun de l’humanité ? Perspectives amérindiennes
Au rythme de l’eau qui coule : spiritualité et pratiques ancestrales
En eaux troubles… pollution, pénurie et alternatives